Fébus, Henri IV, Bernadotte : trois destins béarnais qui ont marqué l’Histoire

Portrait stylisé futuriste de Gaston Fébus en armure high-tech
Représentation audacieuse de Gaston Fébus dans un contexte futuriste · non renseigné — Tous droits réservés

Le Béarn, ce petit territoire pyrénéen, a vu naître **trois destins exceptionnels** : **Gaston Fébus**, le prince bâtisseur qui affirma l’indépendance du Béarn avec sa devise *« Febus me fe »* ; **Henri IV**, né à Pau, devenu roi de France et symbole de tolérance avec l’Édit de Nantes ; et **Bernadotte**, maréchal d’Empire parti conquérir le trône de Suède. Chacun à sa manière — par l’épée, la couronne ou l’audace — a marqué l’histoire bien au-delà des montagnes béarnaises. Fébus incarne la souveraineté, Henri IV l’union entre Pau et Paris, Bernadotte l’aventure européenne. Trois figures, une même fierté : celle d’un Béarn qui n’a jamais manqué d’ambition. Alors, prêt à suivre leurs traces, entre châteaux, légendes et dynasties ?

Trois figures, un Béarn : Fébus, Henri IV & Bernadotte

par Eder de Pau — un clin d’œil royal, guerrier et inattendu

Le Béarn, ce petit coin à flanc de Pyrénées, ne manque pas d’ambition : il porte en son sein trois figures hors du commun qui traversent les siècles, au-delà des guerres, des alliances et des couronnes. Voici leurs histoires croisées — et pourquoi chacun marque, à sa manière, l’identité paloise et béarnaise.


Gaston III dit « Fébus »

Fébus, c’est le prince qui fixa l’idée d’un Béarn indomptable.
Né en 1331 à Orthez, il hérite du pouvoir jeune, en 1343, à l’aube d’une époque instable où France, Angleterre et les seigneurs locaux s’entremêlent. Il adopte le surnom de « Fébus » — comme on choisit un étendard — et le fait fleurir sur ses forteresses, avec sa devise « Febus me fe » (Fébus m’a fait).

Il transforme le Béarn : administration centralisée, réformes fiscales, forteresses stratégiques (Pau, Montaner, Morlanne). Il se pose en prince souverain, refusant de rendre hommage pour le Béarn à quiconque — et affirmant qu’il le tient “de Dieu seul”.
Revenu à la chasse comme à la guerre, il compose Le Livre de chasse, œuvre qui traverse les temps.
Mais sa fin est tragique : un complot éclate contre lui en 1380 ; son fils héritier est accusé d’empoisonnement, démasqué et tué — certains pensent que Fébus lui-même est impliqué dans le drame. Il meurt en 1391, à L’Hôpital-d’Orion, après une partie de chasse.

Son héritage est immense : le Béarn acquiert le statut de principauté souveraine sous son règne (1347). Il reste dans la mémoire béarnaise comme le bâtisseur, le défenseur et le poète guerrier.

Henri IV

De Pau au trône de France, l’itinéraire du Béarnais préféré des manuels d’histoire.
Henri de Bourbon naît en 1553 dans le château de Pau, dans une destinée que beaucoup auraient jugée improbable : prince de Navarre, roi de France. Dès sa naissance, on raconte que son grand-père lui frotte les lèvres avec une gousse d’ail et lui fait respirer le Jurançon — marque d’un enracinement béarnais assumé.

À la fin des guerres de religion, il devient roi de France en 1589. Converti au catholicisme (bye bye protestantisme) pour conquérir Paris, il lâche cette fameuse phrase : “Paris vaut bien une messe”.
Il met la France en ordre : Édit de Nantes (1598) pour la tolérance, réformes économiques, pacification du royaume.
Mais surtout pour le Béarn, il devient le trait d’union entre la souveraineté paloise et l’union française. Ce n’est qu’en 1620, sous son héritier Louis XIII, que le Béarn est définitivement rattaché à la couronne de France — mais Henri IV, lui, a déjà signé son rôle de pont entre deux mondes.

On le surnomme « Le Vert Galant », roi bon vivant, bâtisseur et législateur. Son assassinat en 1610 met fin à une ère héroïque, mais il légue à Pau cette aura royale que la ville cultive encore.

Bernadotte

Le Béarn au-delà des frontières : d’un jeune Palois à roi de Suède.
Jean-Baptiste Bernadotte naît à Pau en 1763, dans une maison de la rue Tran (actuelle maison Balagué). Fils de procureur au sénéchal, rien ne sûrannonçait qu’il deviendrait un jour monarque nordique. Mais l’histoire aime les inattendus.

Il entre tôt dans l’armée, gravit les grades sous la Révolution et l’Empire, est nommé maréchal d’Empire, puis, en 1810, est élu prince de Pontecorvo, et enfin, en 1818, devient roi de Suède sous le nom de Charles XIV Jean, fondant la maison Bernadotte royale.
Aujourd’hui encore, la dynastie suédoise descend de ce Palois, et le Musée Bernadotte installé dans sa maison natale à Pau rappelle le destin improbable d’un Béarnais devenu roi lointain.


Trois visages, un fil commun

  1. Souveraineté & identité : Fébus affirme le Béarn libre, Henri IV unit ce Béarn au royaume français tout en perpétuant son aura, Bernadotte emmène cet esprit béarnais au-delà des montagnes.
  2. Ambition & adaptation : chacun évolue selon son époque — guerre féodale, conflits religieux, diplomatie napoléonienne — et marque le Béarn de sa signature.
  3. Symbole & mémoire : on raconte Fébus comme prince guerrier, Henri IV comme roi du peuple et bâtisseur, Bernadotte comme l’enfant du pays devenu héritier d’un trône lointain.

Ces trois-là — Fébus, Henri IV, Bernadotte — composent une trilogie du Béarn audacieux. Ils relient le château de Pau à l’Europe, l’identité locale aux grandes dynasties. Et si on me demandait de choisir l’un d’eux comme emblème, je dirais : prenez-les tous les trois, car c’est en leur croisée que le Béarn trouve sa grandeur.